
C’est en dirigeant sa fille que Trula Seaward a renoué avec le hockey, et elle savoure chaque minute.
Ayant grandi à Port aux Basques, à Terre-Neuve-et-Labrador, Seaward a joué dans les années 1990 lorsqu’elle était l’une des seules joueuses de hockey dans sa petite communauté.
« Ce n’était pas vraiment commun à cette époque, confie Seaward. J’ai une feuille de route bien garnie au hockey, j’ai joué jusqu’à atteindre la scène universitaire. »
Elle a fini par prendre ses distances avec ce sport pour se concentrer sur son métier d’infirmière et fonder une famille.
Lorsque sa fille a eu 18 mois, Seaward lui a fait chausser les patins pour la première fois et elle a adoré vivre ce moment.
« Je voulais bien sûr qu’elle devienne une joueuse, comme moi. Lorsqu’elle a atteint l’âge de quatre ans, on l’a inscrite au hockey à Port aux Basques. Je me suis dit que ça me donnait une excellente occasion de m’investir à nouveau. Quand on se tient loin du hockey et qu’on revient, c’est là qu’on s’aperçoit à quel point ce sport nous a manqué. »
Lorsque le programme des M7 Timbits de sa fille a eu besoin d’aide sur la glace pour les entraînements, Seaward y a vu une belle façon de boucler la boucle.
« Quand elle a commencé dans le programme des M7, j’allais sur la glace surtout pour aider. J’accompagnais des personnes très compétentes sur la glace. Elles m’ont appris les rudiments de l’entraînement, soit comment diriger une séance sur glace et bâtir une relation positive avec les jeunes, parce que plus la relation est positive, plus les jeunes ont tendance à prendre part activement aux conversations. »
Seaward a pris place derrière le banc des équipes de sa fille à Port aux Basques jusqu’au programme des M11, pour lequel elle est entraîneuse des volets de hockey mineur et de hockey féminin.
C’est au championnat provincial féminin des M13, qui a eu lieu à Port aux Basques il y a deux ans, qu’elle a vécu l’un des moments qui l’ont convaincue de continuer de diriger des jeunes.
« Une équipe avait une entraîneuse, mais la fille de cette dernière est devenue très malade pendant le premier match du tournoi. Puisque j’étais certifiée pour me retrouver derrière le banc, on m’a demandé de prêter main-forte à leur club. Je ne voulais pas que ces filles soient contraintes de déclarer forfait, donc j’ai accepté leur invitation. »
Malgré la nervosité, Seaward a aidé l’équipe à remporter le championnat provincial grâce à cinq gains en autant de matchs.
« J’étais vraiment stressée. Je ne savais pas vraiment ce que je faisais, je ne me sentais pas du tout dans mon élément. Quand j’ai mis le pied dans le vestiaire, j’étais tellement intimidée, mais nous avons triomphé, et c’était probablement l’une des fins de semaine les plus gratifiantes de ma vie. »
Seaward est encore aujourd’hui l’entraîneuse-chef de l’équipe préparatoire M11 et s’implique également dans d’autres programmes de hockey mineur. Elle aide aussi l’équipe de son fils ainsi que d’autres divisions, en plus d’être la directrice des activités de hockey féminin auprès de Hockey Terre-Neuve-et-Labrador.
« Ce tournoi a été un moment charnière pour moi. À partir de là, j’ai décidé que je resterais une entraîneuse. Ça a été une expérience formidable qui m’a permis de prendre confiance et j’ai tellement progressé. »
Non seulement son retour au hockey dans un rôle différent lui a permis de raviver son amour pour ce sport, mais elle a également pu ressentir une autre forme de joie en étant une témoin privilégiée de la progression des joueuses qu’elle dirige.
« Pour moi, c’est une occasion de faire partie de la vie de ces jeunes filles et d’essayer d’avoir une influence positive sur elle, raconte-t-elle. Ce n’est pas une question de buts et d’arrêts, mais bien de pouvoir observer le développement individuel de chacune de ces joueuses. Je pense que ce que je préfère de mon rôle, c’est partager avec les jeunes ce que le hockey m’a transmis. »
À Port aux Basques, dont la population compte un peu plus de 3 500 personnes, l’essor du hockey féminin s’est fait sentir au cours des dernières années. La participation des filles dans plusieurs des divisions de hockey mineur est essentielle à l’existence de celles-ci.
Avec l’apparition de la Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF), elles peuvent voir qu’il y a des possibilités pour poursuivre leurs rêves au hockey.
« Il y a la LPHF et une entraîneuse dans la Ligue nationale de hockey maintenant, lance Seaward. Ma petite fille a dit qu’elle voulait jouer dans la LPHF plus tard, mais si ça ne fonctionne pas, elle voudrait devenir une entraîneuse. Quand j’étais jeune, ce n’était pas une chose à laquelle nous pouvions penser. Cette génération de joueuses de hockey réalise finalement qu’il n’y a pas de limite — ces filles peuvent espérer devenir une entraîneuse, une arbitre, une soigneuse ou une joueuse. »
Même à l’échelle locale, on peut voir des femmes occuper différents postes. Seaward en est très consciente et elle est prête à paver la voie dans sa communauté.
« C’est tellement important, et les filles adorent être dirigées par une femme — elles se sentent plus à l’aise, s’expriment davantage et gagnent en confiance. Elles peuvent être elles-mêmes. »
Seaward a déjà été honorée dans sa communauté pour son engagement et sa contribution au sport, mais elle vient également d’être nommée lauréate nationale du Prix des entraîneuses BFL CANADA pour le volet communautaire.
« Lorsqu’on m’a appris que je gagnais ce prix, j’étais sous le choc, confie-t-elle. C’est vraiment spécial pour moi, je suis très honorée. »
Bien sûr, c’est toujours agréable de recevoir une récompense, mais Seaward espère que cette réussite personnelle stimulera la croissance du hockey féminin à Port aux Basques et dans d’autres communautés tout en montrant aux filles et aux femmes qu’elles ont leur place dans ce sport et qu’elles peuvent rêver grand.
« C’est tellement important, pas seulement pour ma communauté, mais pour l’évolution du hockey féminin dans son ensemble. »
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Jeremy Knight
Responsable, communications organisationnelles
Hockey Canada
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