
Tyler Carron et Nikko Landeros ont fait face à quelques changements majeurs. Et ils se sont adaptés avec brio. Peu de choses ont changé à propos de ces deux jeunes défenseurs de l’équipe nationale de hockey sur luge des États-Unis.
Il y a cinq ans, les deux avaient des jambes. Aujourd’hui, ils n’en ont plus. Presque tout le reste n’a pas changé. Ils sont encore de bonnes personnes, ils ont des ambitions, des hommes typiques de 22 ans et athlètes élites qui n’accepteront rien de moins que le meilleur d’eux-mêmes ou de chacun.
« Nous ne voyons pas vraiment cette situation comme si nous n’avions pas de jambes », explique Carron, qui, accompagné de Landeros, changeait un pneu crevé en bordure d’une route de campagne à Berthoud, Colorado, après une danse à l’école secondaire en plein hiver, lorsque les deux ont été frappés entre deux VUS. « Nous sommes les mêmes jeunes. »
« Nous pratiquions des sports avant, donc nous avions vraiment une attitude compétitive », lance Landeros. « Nous abordons chaque situation comme nous le faisons pour un sport… même la marche. »
La terrible collision sur cette route sombre et enneigée en janvier 2007 a contraint ces deux adolescents à se faire amputer les deux jambes, une nouvelle dévastatrice pour deux athlètes multisports qui excellaient au football et en lutte.
Mais comme Landeros le précisait : « nous voulions toujours gagner. » Lui et Carron ont vite trouvé des membres artificiels et la force pour s’en servir et ont ensuite découvert le hockey sur luge.
« Lorsque nous avons essayé ça pour la première fois, nous n’avions pas vraiment aimé l’expérience », avoue Landeros en riant, puisqu’ils ont essayé ce sport peu de temps après avoir obtenu leur congé de l’hôpital. « Nous avions chacun subi des blessures qui nous empêchaient de jouer. »
« En fait, nous avions juste besoin de temps », ajoute Carron référant au temps dont ils avaient besoin pour surmonter les obstacles, comme celui d’apprendre à utiliser ses nouvelles jambes, de subir une thérapie intensive des mains en raison de sévères lésions des nerfs. Mais après quelques mois de réhabilitation et d’entraînement, ce sport peu familier est devenu pour eux une véritable passion.
« Nous aimons le hockey sur luge », témoigne Landeros. « C’est probablement le sport le plus plaisant si vous êtes handicapé. » Vous pouvez mettre des gens en échec, tout est pareil au hockey, excepté le fait que vous êtes sur une luge. Même les personnes non handicapées ne peuvent jouer au hockey sur luge… c’est difficile!
Après s’être joint à son équipe locale de hockey sur luge, affiliée à l’Avalanche du Colorado de la LNH, Landeros, qui avait joué au hockey lorsqu’il était jeune, a rapidement grimpé les échelons pour jouer avec la formation nationale. Il a remporté la médaille d’or avec les États-Unis aux Jeux paralympiques d’hiver de 2010 à Vancouver, C.-B. Carron, une ancienne vedette de lutte au Colorado, n’a pas tardé à enfiler le chandail de l’équipe nationale, faisant son entrée avec elle en 2010-11.
« Nous voulions faire partie de l’équipe américaine », raconte Landeros. « C’est en quelque sorte s’établir des objectifs avant d’en atteindre d’autres. »
Bien que d’autres sports occupaient leur temps avant la collision qui leur a fait perdre leurs jambes, Carron affirme que le monoski, la planche nautique et le hockey sur luge sont maintenant leurs activités favorites. « Ça nous occupe beaucoup. »
« Les sports vous rendent plus forts », dit-il. Il avoue que le fait de continuer d’avoir un style de vie actif l’a aidé à surmonter les obstacles provoqués par ses blessures. Même s’ils ont dû s’adapter à ce nouveau sport, Carron et Landeros sont encore compétitifs et ils s’amusent.
« Nous sommes confiants », ajoute Landeros. « Nous sommes bien plus grands que les gens avec des jambes, donc nous ne nous en faisons pas à ce sujet. »
Oui, peut-être que quelque chose a changé. Alors que les deux jeunes font des blagues, qu’ils finissent même les phrases de l’autre, on peut réaliser qu’ils sont plus comme des frères que des amis.
« Nous étions des amis, maintenant nous sommes plus comme des membres de la même famille », note Landeros.
Carron prétend qu’il a été plus facile de passer à travers ces épreuves ensemble, « puisque vous avez quelqu’un à qui vous pouvez confier vos problèmes et avec qui vous pouvez aller de l’avant. »
« C’est bizarre à dire, mais notre situation n’est pas si pire parce que personne n’est mort… ou quelque chose aurait pu arriver à notre cerveau, mais nous avons été chanceux. Je dirais même que nous sommes bénis. »
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Jeremy Knight
Responsable, communications organisationnelles
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